[Archives départementales du Rhône (section ancienne)....

[Archives départementales du Rhône (section ancienne). Exposition "Marianne dans les mairies du Rhône"]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP03668A 006
technique1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
descriptionAdresse de prise de vue : Archives départementales du Rhône (section ancienne), 2, chemin de Montauban, Lyon 5e.
historiqueSoixante Mariannes appartenant aux mairies du Rhône, exposent leurs attraits aux Archives départementales, dans l'ancien couvent des Carmes déchaussés. Diverses et variées. En pierre, en bois et en bronze. Au choix...
historiqueMonsieur le maire avait le choix ! 90 francs pour un buste en plâtre de 80 cm de haut. Ou 360 francs pour un buste en imitation bronze. De la même hauteur. Ou encore 55 francs. Pour un buste en porcelaine, dit biscuit, mais seulement haut de 55 cm. Ainsi était présentés, à la fin du siècle dernier, dans le catalogue, illustré, de la papeterie Dorville, 6, rue d'Aboukir, les "bustes de la République pour préfecture, mairies, salles de conseil, réunions, etc". Juste avant les plaques de gardes champêtres, les drapeaux en soie ou en laine et des écharpes tricolores vendues franco de port. Avec une précision : la console allant avec le buste n'était envoyée que sur commande spéciale. Le siècle s'achevait, la (IIIe) République s'affirmait, Marianne s'installait à la Maison commune. De la plus imposante à la plus modeste. L'on commandait à qui mieux-mieux... Ces Mariannes sont souvent restées dans les mairies jusqu'à notre époque, les plus heureuses trônant dans la salle du conseil, les plus malchanceuses remisées dans quelque grenier. Mais figurant en bonne place sur la liste que vient de dresser le pré-inventaire des monuments et richesses artistiques du Rhône, des objets détenus par l'ensemble des mairies du département. Mobilier, drapeaux et... statues. Ce qui a donné l'idée au pré-inventaire et aux Archives départementales de proposer, dans le cloître de l'ancien couvent des Carmes déchaussés abritant les archives, une sélection des quelque deux cent quarante-six Mariannes. Des grandes et des petites, des véhémentes et des placides, des casquées et des laurées, des imposantes et des discrètes, des en bronze, en plâtre, en pierre et plus rarement en bois, montrant à l'évidence l'importance passée de ces figurines officielles, dont la présence obligée ne fut pourtant jamais codifiée par un quelconque texte officiel. L'origine est ancienne, remontant aux premiers temps de la République, puisque le nom même de Marianne, dont la genèse reste controversée, apparaît pour la première fois en 1792, dans une chanson publiée dans le Sud-Ouest de la France, par un certain Lavabre. En langue d'Oc, sur l'air des "Petits savoyards", alors très à la mode. Peut-être faut-il y voir une version laïque et républicaine de la vierge Marie, fille d'Anne, elle-même lointaine descendante de ces mater genitrix issues d'Isis. Mis à la mode au XVIIIe siècle, le prénom figure d'ailleurs chez Marivaux. De cette époque, il subsiste bien peu de bustes. Cinq ont été recensés dans le Rhône, dont la doyenne de l'exposition : une Marianne en bois polychrome, cheveux frisés et bonnet phrygien en tête, appartenant à la mairie de Sourcieux-les-Mines. Il faut ensuite passer à 1848, encore que la (brève) IIe République ait peu engendré de Mariannes : deux seulement ont été retrouvées. La grande époque est bien sûr la IIIe République. Les modèles se multiplient, certains quasiment officiels comme deux de Doriot dès 1870, de Franciat en 1876. Sans parler des modèles purement locaux comme celle, imposante, de la mairie de Lyon, oeuvre du sculpteur Aubert et de l'architecte Hirsch. On ne la verra pas à l'exposition, la commune de Lyon ayant été la seule du département à s'être refusée au prêt de son égérie... elle aurait manqué à la salle du conseil municipal... Les Mariannes triomphent au début du siècle. Elles se maintiennent entre les deux guerres. Elles cohabitent avec le portrait du Maréchal entre 1940 et 1944. Elles deviennent stars dans les années soixante, quand Brigitte Bardot sert de modèle, première d'une longue liste d'actrices. Car, que les édiles point pourvus en la matière se rassurent : ils peuvent toujours acquérir la précieuse effigie ! Toujours sur catalogue. La plate version de la société Sedi, qualifiée de "Marianne officielle de la Ve République... retenue pour être celle de la commémoration du Bicentenaire", créée par le sculpteur Chavanon et éditée par la Monnaie de Paris, existe en plusieurs versions : pour un buste de 50 cm, c'est le maximum, il en coûte 8510 francs en bronze bleuté et seulement 7980 francs en bronze doré. Prix spécial mairies. Source : "Marianne au couvent" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 9 avril 1991, p.33.
note à l'exemplaireCe reportage photographique contient 16 négatifs.
note bibliographiqueMarianne dans les mairies du Rhône / Département du Rhône, [Comité du pré-inventaire des monuments et richesses artistiques], 1991 [BM Lyon, 6900 X9 MAR]. - "Les Visages de Marianne... dans les mairies du Rhône" in Cahiers de Rhône 89, no.11, 1992, p.42-48 [BM Lyon, 954414].

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